Abbas Kiarostami

Docteur Honoris Causa 2003

Cinéaste iranien.

Le 18 décembre 2003, Abbas Kiarostami recevait le titre de Honoris Causa de l’ENS. L’occasion d’honorer sa carrière filmographique, mais aussi son oeuvre poétique, son engagement politique et artistique.

Le cinéaste, poète et théoricien iranien, palme d’or à Cannes pour Le Goût de la cerise (1997) s’est éteint lundi 4 juillet 2016 à Paris. Il était une figure emblématique du 7e Art iranien.

Pendant 40 ans, Abbas Kiarostami a défendu le cinéma contre la censure, fondé le Kanun, une des plus importantes structures cinématographiques en Iran, rendu populaire le cinéma iranien en Occident, jusqu’à sa consécration à Cannes, en 1997, pour Le Goût de la cerise (fable philosophique qui questionne l’acte du suicide, la liberté de mourir, dans un pays islamique).

Né le 22 juin 1940 à Téhéran dans une famille modeste, Kiarostami s’intéresse d’abord au dessin et suit des études aux Beaux-Arts tout en monnayant ses talents de graphiste et de réalisateur de spots publicitaires. Il gagne sa vie avec des annonces pour la télévision et des génériques pour des films lorsque la Nouvelle Vague iranienne démarre en 1969.

Après la révolution iranienne en 1979, Abbas Kiarostami prend la décision de rester en Iran. En 1987, sort Où est la maison de mon ami, entièrement tourné à la hauteur et du point de vue d’un enfant, l’un des films les plus étudiés, encore aujourd’hui, dans les écoles françaises.

Quelques années plus tard, il partit tourner à l’étranger, pour un public non iranien, ses deux derniers longs métrages de fiction : Copie conforme (2010) en France et en Italie, puis Like somenone in love (2012) au Japon. Mais il continua toujours à vivre en Iran, qui restait la source d’inspiration de son art.

Il se refusait à donner des cours, car « la technique peut être enseignée, pas l’art. Tout ce qu’on apprend dans une école de cinéma doit être oublié le premier jour de tournage. Le problème, c’est que les jeunes cinéastes veulent investir toutes leurs connaissances dans leur première œuvre. Puis 80% d’entre eux s’arrêtent car ils ont peur ».

22 juin 1940 : naissance à Téhéran (Iran)
1969 : participe à la création du Kanoun, institut de formation au cinéma
1970 : « Le Pain et la rue »
1979 : « Cas numéro un, cas numéro deux »
1987 : « Où est la maison de mon ami ? »
1990 : « Close up »
1991 : « Et la vie continue »
1997 : « Le Goût de la cerise » (Palme d’or à Cannes)
1999 : « Le vent nous emportera » (Lion d’argent à Venise)
2003 : « Five »
2012 : « Like Someone in Love »
4 juillet 2016 : mort à Paris