Antonin Affholder

Après un Master Écologie et évolution, il est désormais doctorant à l’Observatoire de Paris.

À travers une série de portraits, partez à la rencontre d’alumni et de futurs diplômés de l'ENS. Antonin Affholder, titulaire d’un Master en sciences du vivant à l’Ecole revient sur son parcours.
Antonin Affholder
Antonin Affholder

Originaire d’un village au nord de Montpellier, Antonin Affholder a passé son baccalauréat scientifique à Saint-Clément-de-Rivière, une petite ville non loin de la métropole occitane, avant de rentrer en classe préparatoire de biologie (BCPST) à Lyon. Encore indécis sur son avenir professionnel, il considérait cependant déjà l’idée de s’orienter vers la recherche scientifique. Loin de l’enfermer dans une discipline, cette classe préparatoire « était la seule dans laquelle on pouvait toucher à toutes les sciences, dans laquelle on apprenait sur l’ensemble du monde qui nous entoure. » explique l’étudiant. « C’était très stimulant d’apprendre à la fois ce qui fait voler un avion, la vitesse à laquelle une réaction chimique a lieu, comment les montagnes se forment et comment le vivant qui nous entoure se structure. J’y ai aussi appris comment poser et résoudre un problème et j’ai adoré cela. »

 

Une véritable passion pour le monde du vivant affirmée à l’ENS-PSL

S’il avait déjà connaissance de l’Ecole grâce à sa professeure de S.V.T. au lycée, c’est à la fin de sa classe préparatoire qu’Antonin s’y est réellement intéressé : « j’ai envisagé d’étudier à l’ENS-PSL en espérant y trouver un milieu intellectuellement stimulant, mais je songeais également aux écoles d’agronomie et vétérinaires, où je savais, grâce à mes parents chercheurs agronomes, que les débouchés en recherche sont nombreux et intéressants. »

Aujourd’hui doctorant à l’Observatoire de Paris et à l’Institut de Biologie de l’ENS, deux composantes de PSL, le jeune chercheur ne regrette pas son choix d’orientation : « L’École normale m’a apporté beaucoup de recul par rapport aux connaissances acquises en classe prépa, et de manière plus générale, vis-à-vis du monde vivant. C’est lors des cours d’évolution que je me suis découvert une vraie passion pour la théorie de Darwin qui reste pour moi la plus puissante de toutes les théories scientifiques. J’ai aussi rencontré lors de ma scolarité des camarades extrêmement stimulants, aux intérêts variés et avides de discussions et débats qui sont devenus aujourd’hui de très chers amis. »

Il se rappelle avec enthousiasme d’un cours d’écologie et d’évolution sur les mécanismes de défense des plantes contre la prédation donné par Marc-André Sélosse qui l’avait particulièrement marqué. Lors d’une visite au Jardin des plantes « notre professeur a cueilli les feuilles d’une plante et nous les a données en nous demandant de les goûter. Nous avons tous recraché immédiatement : cela nous piquait et ne s’arrêtait que lorsque nous immobilisions la langue ! Il nous a ensuite expliqué que la plante produisait dans ses feuilles de petites aiguilles minérales qui se rompaient lorsqu’un prédateur mastiquait les feuilles, infligeant de nouvelles blessures minuscules mais sensibles à chaque mouvement. C’était une belle démonstration ! »

 

Un engagement dans la transmission et le partage des connaissances

Véritable passionné, Antonin Affholder est très engagé dans la pédagogie et la transmission vis-à-vis des sciences et de la nature, notamment avec Savoirs Pour Tous, un cycle de séminaires grand public, visant à utiliser les connaissances scientifiques acquises lors du lycée pour traiter de vrais problèmes de recherche. Il y a ainsi présenté un exposé intitulé « La Vie grouille-t-elle dans l’Univers ? », à propos des méthodes de détection des exoplanètes, de ce que l’on sait de l’émergence de la vie sur Terre ainsi que l’histoire de nos croyances à ce sujet. « C’était un excellent exercice pour moi d’approfondir et de travailler à rendre accessibles toutes ces choses qui tiennent de disciplines différentes que j’ai apprises au cours de séminaires, conférences ou cours lors de mon cursus tourné vers l’astrobiologie. »

Le scientifique est aussi impliqué dans MÉAnDRES, une association qu’il a participé à fonder avec des camarades, grâce à laquelle ils soutiennent des jeunes projets à la frontière des arts et des sciences. L’équipe s’est ainsi rendue au Brésil pour tourner un documentaire sur le socio-écosystème de Fernando de Noronha. Cette association soutient actuellement, Arthur Enguehard (Geos16), qui  est Guyane pour enregistrer des paysages sonores et les utiliser comme outil pédagogique.

Malgré un emploi du temps très chargé depuis le début de sa thèse en septembre 2019, Antonin Affholder tient à poursuivre son engagement associatif, et continue de monter les images ramenées du Brésil, à un rythme cependant bien plus lent. « Je participe aussi à des tâches d’enseignement au département de Biologie dans le cadre de mon doctorat et j’espère que j’aurai, lors de mes années de thèse, d’autres occasions de présenter mon travail au grand public. »