Space Health Week

Programme Médecine-Sciences

Chaque année, l'Agence Spatiale Européenne (ESA) organise plusieurs formations afin de sensibiliser les étudiants aux thématiques spatiales. Suite à un partenariat établit depuis un an entre l’Université PSL et l’ESA, deux étudiants du programme Médecine-Sciences de l’ENS participent à la "Space Health Week" au centre d'entrainement des Astronautes (EAC) à Cologne en Allemagne. Lors de cette semaine, les étudiants et futurs médecins sont invités à découvrir la médecine de l’espace (les enjeux, les moyens, les pathologies, etc).

Antonin Verdier en scaphandre au centre d'entrainement des Astronautes (EAC).

 

En 2019, Antonin Verdier et Louis Ware, promotion 2018 du programme Médecine-Sciences de l’ENS et étudiants à l’Université Paris Descartes ont participé à la "Space Health Week". Ils nous racontent leur expérience.

> Vous êtes tous les deux étudiants de la promotion 2018 du programme Médecine-Sciences de l'École normale supérieure. Pourquoi avoir choisi de rejoindre cette formation en complément de vos études de médecine ?

Louis Ware. La recherche m'attire depuis le lycée. Elle offre la possibilité d'être utile à la société tout en donnant libre cours à sa curiosité. L'année dernière, je m'étais déjà engagé dans l'équivalent bordelais (l'École Santé Sciences) du programme Médecine-Sciences. Néanmoins, l'ENS offre des avantages qu’il est difficile de trouver ailleurs. Un exemple parfait est l'opportunité fantastique de participer à la "Space Health Week". Le programme est également porté par les Instituts Pasteur et Curie. Étant fasciné par l'immunologie, le fait de pouvoir assister à des cours organisés par ces deux instituts est une vraie chance. Enfin, intégrer le département de Biologie m'a permis de faire une dichotomie entre mes études médicales et biologique. Nous avons la chance de pouvoir "oublier" le temps d'un cours nos origines médicales. Alain Bessis, directeur du programme Médecine-Sciences à l’École, veille tout de même à ce que les deux cursus se recoupent. Pour ce faire il organise des conférences données par des MD-PhDs.

Aantonin Verdier. Les études de médecine, bien que s’appuyant sur les évidences scientifiques, sont très éloignées en pratique du domaine scientifique. Pour ma part, j’ai toujours eu un faible pour les sciences "dures" comme la physique et l’informatique et je me suis souvent posé la question d’une orientation en classe préparatoires dans ces deux domaines. Faire partie du Programme Médecine-Sciences était une excellente opportunité pour relier les domaines scientifiques et médicaux. Aussi, la recherche actuelle a de plus en plus recours à l’interdisciplinarité et l’obtention d’un double diplôme permettrait d’acquérir une double compétence et ainsi d’agir comme un pont entre la recherche et la médecine.

> Grâce au programme Médecine-Sciences, vous avez participé à la "Space Health Week" au centre d'entrainement des Astronautes à Cologne du 11 au 14 février 2019. En quoi consiste cette semaine exactement ?

L.W. Cette semaine consiste en un mélange de courtes conférences et de travaux pratiques sur le thème de la santé spatiale. La santé y est abordée d'un point de vue pratique (suivi médical des astronautes) mais également du point de vue de la recherche sur les effets de l'espace sur la physiologie (payload training). Nous avons eu la chance de rencontrer des gens très intéressants comme Frank De Winne (astronaute et directeur de l'EAC) et Filippo Castrucci (ESA Head Flight Surgeon). Le temps fort de ma semaine fut certainement une discussion informelle que j'ai eu avec le Dr Green sur les effets du microgravité sur la circulation du lymphe, le microbiote et l'environnement très particulier de l'ISS. Enfin, j'ai adoré côtoyer des étudiants venus de toute l'Europe, la soirée de clôture restera un souvenir chaleureux.

A.V. Cette semaine était une découverte à tous niveaux de la santé dans les missions spatiales. Nous étions accueillis à l’ESA, à Köln pour 4 jours. En plus de visiter différents bâtiments du centre (le centre de réhabilitation par exemple), nous avons reçu des conférences par d’éminents spécialistes de la physiologie en microgravité ou des combinaisons spatiales mais également d’astronautes directement. Nous avons eu la chance d’être entrainé, à la manière des astronautes, à la réalisation d’une expérience. C’était également beaucoup d’échanges avec les autres étudiants et organisateurs de cette semaine.

Louis Ware en plein exercice au centre d'entrainement des Astronautes (EAC).

 

> Cette immersion au cœur de la médecine de l'espace vous a-t-elle donné de nouveaux horizons professionnels ?

L.W. Je suis allé à l'EAC plus par curiosité que dans le cadre d’un projet professionnel. Néanmoins, les rencontres et discussions dont nous avons pu profiter m'ont convaincu qu'il est possible de combiner recherche et exploration spatiale. Dans une perspective professionnelle, l’aspect qui me semble le plus attirant est le travail de l'équipe médicale. En effet, elle doit suivre les astronautes sans pouvoir s'appuyer sur des connaissances médicales très ancrées dans l'expérience (à peine 500 personnes ont atteint l'orbite terrestre) et dans des conditions particulières (temps d'accès limités aux astronautes, éloignement physique lors des missions, etc). Cela doit être un sacré challenge !

A.V. Certainement ! Au-delà du métier de médecin des astronautes, on nous a présenté de nombreux métiers, auxquels on ne pense pas nécessairement (comme Eurocom, la personne chargée du dialogue avec les astronautes). Pour ma part, je ne sais pas encore si cette immersion m’a réellement donné envie d’exercer dans la médecine spatiale tant cela est différent. Là où la médecine "normale" s’intéresse principalement au malade, la médecine de l’espace se penche sur l’individu en très bonne santé, et cela modifie toutes les perspectives de la profession.

L’ENS à l’heure spatiale

  • Le Laboratoire de Radioastronomie (LRA) est l'un des cinq laboratoires du Département de Physique de l'École Normale Supérieure. Il est une composante du LERMA (UMR 8112 du CNRS, département de l'Observatoire de Paris). La thématique centrale du LRA est l’étude des écoulements radiatifs et réactifs, fortement non linéaires au sein des galaxies et des amas de galaxies.
  • Chaque année, le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) dans le cadre de la campagne "Parabole Etudiants", propose aux étudiants de concevoir et réaliser des expériences qui pourront être mises en œuvre dans des conditions proches de l’impesanteur, à bord de l'Airbus A310-0G. En 2017, le projet "Goutte" sur les dynamiques et manipulations de gouttes en microgravité a été sélectionné. Un projet de 4 étudiants de l’ENS : Andréane Bourges, Valentin Crépel, Yohan Mandin–Hublé, Lucas Pinol.
  • Retrouvez les conférences sur cette thématique sur le site des savoirs.