Marleen Rozemond

Université de Toronto (Canada)

En janvier 2019, le labex TransferS et Jean-Pascal Anfray (République des Savoirs) accueillent Marleen Rozemond, professeure de philosophie de l’Université de Toronto.

 

Marleen Rozemond donnera 3 conférences au cours de son séjour, sur le thème :

« Passivité et complexité dans la conception mécaniste de la matière au XVIIe siècle »

Au centre de la révolution scientifique se trouve la nouvelle conception de la matière dite mécanique. Or cette conception de la matière telle qu’elle était proposée par Descartes provoqua des critiques philosophiques et scientifiques. L’objection abordée par ce cours est qu’une compréhension complète du monde corporel exige un appel aux entités immatérielles. Le problème envisagé concerne les notions d’activité, de force et de téléologie qui sont absentes de la conception de la matière cartésienne. Le cours examine les arguments des différents philosophes, Descartes, Cudworth et Leibniz, de manière approfondie.

Programme des conférences

 Mardi 8 janvier (10h-12h) -  Salle Cavaillès (1er étage, escalier A)

« Descartes et la passivité de la matière »
Le cours commence par un examen de la conception de la matière de Descartes en tant que passive, ainsi que de son rejet de la causalité finale, un rejet qui lui aussi provoquait des objections. Cette conception de la matière semble la rendre passive pour plusieurs raisons, telle que le rejet des formes substantielles et qualités réelles scolastiques et la réduction de la matière à l’extension. Pourtant, Descartes lui-même n’affirme jamais la passivité de la matière donnant ainsi occasion à un débat prolongé sur cette question.

Mardi 15 janvier (10h-12h) - Salle Cavaillès (1er étage, escalier A)

« Les « natures plastiques » de Cudworth »
Ensuite nous poursuivrons ces questions chez Ralph Cudworth, membre éminent des « Platoniciens de Cambridge », qui acceptait bien la passivité de la matière. Cudworth accepte le dualisme, mais il insiste que non seulement la pensée, mais en fait tout phénomène naturel implique l’activité d’entités immatérielles, ses “Plastick Natures”, qui effectuent les lois et projets divins.

Mardi 29 janvier (10h-12h) - Salle Cavaillès (1er étage, escalier A)

« Force et téléologie chez Leibniz »
G.W. Leibniz soutient que la matière n’est pas fondamentalement réelle, autant à cause de sa divisibilité que de son passivité. Pour lui la matière est fondée dans des entités immatérielles, ses « monades », qui, elles, n’interfèrent pas dans le cours du monde corporel. Par contre, elles servent de fondement ontologique à la matière. En plus l’explication des phénomènes physiques n’est pas possible sans y inclure les forces et la téléologie, qui ont leur origine dans les monades.