Fake news : les sciences humaines à l'ère post-factuelle

Actualité critique européenne

Un débat sur les sciences humaines à l’ère post-factuelle

Séance spéciale le 25 Janvier 2018 à l'ENS et au CEFRES - Centre français de recherche en sciences sociales à Prague, dans le cadre du séminaire interdisciplinaire  "Actualité critique" de l’École normale supérieure,  organisée en partenariat avec le CEFRES (Centre français de recherche en sciences sociales à Prague) et l’Université Charles, avec le soutien de l’Institut français de Paris.

Séance en duplex à l'ENS (15h-20h -Salle des Actes, 45 rue d'Ulm) et au CEFRES à Prague

CEFRES, – Centre français de recherche en sciences sociales à Prague, Na Florenci 3, salle de conférence, 3e étage

Organisateurs : Clara Royer, Ondřej Švec (Faculté des lettres de l’Université Charles)

Un débat sur les sciences humaines à l’ère post-factuelle
À une époque où les forums Internet et les réseaux sociaux commencent, pour une large partie de la population, à constituer la première source d’information, suppléant au rôle des médias plus traditionnels tels que la presse, la radio et la télévision, le débat public est caractérisé toujours davantage par la conflictualité des échanges, d’autant plus qu’une partie des représentants politiques pratiquent une prise de parole intempérante et « excluante » qui ne vise pas au consensus, mais à l’humiliation de l’adversaire ou de l’ennemi présumé.
La dégradation du débat public qui en résulte (et qui se manifeste par l’accroissement des violences verbales et physiques dans nos sociétés, l’abstention aux élections et une méfiance généralisée des citoyens envers la représentation politique) représente un défi auquel le monde académique doit répondre en proposant à la fois de nouveaux instruments d’analyse discursive et de nouvelles formes d’intervention dans l’espace public, capables de faire face aux mésusages de l’information. Nous nous intéresserons, tant aux moyens disponibles pour mieux analyser et comprendre les dangers spécifiques de la circulation de vérités dites alternatives ou d’arguments simplificateurs, qu’aux responsabilités des chercheurs en sciences humaines face à cette masse de fausses informations qui circulent sur la toile. Quel rôle les sociologues, politologues, historiens ou philosophes ont-ils à assumer à l’ère qualifiée de post-factuelle ?


Intervenants :
    Jakub Jirsa, philosophe et directeur du département de philosophie et des sciences religieuses  (FF UK), spécialiste en philosophie politique ; éditeur de l’ouvrage collectif Idea university (Prague, 2015)
    Václav Štětka, sociologue (FSV UK ;  Loughborough University), directeur du groupe de recherche sur la communication politique (PolCoRe), auteur de « The Rise of Oligarchs as Media Owners ». Media and Politics in New Democracies. Europe in a Comparative Perspective. Oxford 2015; « The Powers That Tweet: Social Media as News Sources in the Czech Republic » (avec R. Hladík), Journalism Studies, 2015
    Ondřej Švec, philosophe (FF UK), auteur du projet La Rationalité et les pratiques d’argumentation dans l’espace public et éditeur (avec J. Čapek) de l’ouvrage Pragmatic Perspectives in Phenomenology (Routledge, 2017)
    Frédéric Worms, philosophe, directeur adjoint de l’École normale supérieure de Paris, directeur du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine et membre du Comité consultatif national d’éthique, auteur des 100 mots de la République (PUF, coll. « Que sais-je ? », 2017)

Légende visuel: © Joe Dator originally published in The New Yorker