Argot(s) français – argot(s) hongrois

Approches sociolinguistique, littéraire et traductologique

Durant le mois de mai 2017, le labex TransferS et Benjamin Fagard (Lattice) accueillent le Pr. Dávid Szabo du Département d’études françaises de l’Université Eötvös Loránd de Budapest (Hongrie). Il donnera à cette occasion 5 conférences.

Cette série de séminaires se propose d’étudier les argots français et hongrois d’un point de vue contrastif et essentiellement sociolinguistique. Les principales variétés argotiques examinées seront les argots des jeunes, ceux des étudiants et le français contemporain des cités, mais nous nous intéresserons également à l’argot du « milieu ».

Les séances auront lieu de 10h à 12h30
Jeudi 4 mai – « Problèmes méthodologiques de la recherche argotologique sur le terrain : enquêtes sur l’argot des jeunes en France (1990-1996) et en Hongrie (2000-2008) » – Salle des Actes (ENS, 45 rue d’Ulm, 75005)
Mardi 9 mai – « L’argot, un langage d’hommes ? » – Salle 235B (ENS, 29 rue d’Ulm, 75005)
Mardi 16 mai – « Le français contemporain des cités : une langue d’intégration ou d’exclusion ? » – Salle 235B (ENS, 29 rue d’Ulm, 75005)
Mardi 23 mai – « L’argot dans la littérature : masque du discours ou signe de complicité ? » – Salle 235B (ENS, 29 rue d’Ulm, 75005)
Mardi 30 mai – « Traduire l’argot français : de Boris Vian à Morgan Sportès » – Salle 235B (ENS, 29 rue d’Ulm, 75005)

Les trois premiers séminaires traiteront des sujets sociolinguistiques au sens propre du terme : la possibilité d’appliquer une méthodologie sociolinguistique à la recherche argotologique sur le terrain (présentation d’enquêtes sur l’argot des jeunes conduites en banlieue parisienne et à Budapest) ; la vérification du stéréotype selon lequel l’argot serait un langage d’hommes bien que les femmes l’utilisent aussi (présentation de la « méthode étymologique » et d’enquêtes par questionnaires) ; et l’analyse du français contemporain des cités, présenté comme un langage issu en grande partie de l’immigration, qui nous conduira à poser la question de savoir si l’argot des cités favorise ou plutôt entrave l’intégration de ses locuteurs.

Les deux autres séminaires étudieront l’apparition de l’argot dans la littérature : l’analyse de « polars » d’A. Simonin et d’Auguste le Breton, publiés dans les années 1950, nous permettra de nous interroger sur la fonction essentielle des éléments argotiques dans ces œuvres : masque du discours ou plutôt signe de complicité ?, alors que le cinquième séminaire sera consacré aux problèmes qui émergent lors de la traduction vers le hongrois d’un texte français riche en éléments argotiques (Elles se rendent pas compte, un roman de Boris Vian, signé Vernon Sullivan, datant du début des années 1950, et un roman-document contemporain, Tout, tout de suite, par Morgan Sportès).

Mis à jour le 11/5/2017