Pourquoi les pelotes de mer ne se dévident pas

Pourquoi les pelotes de mer ne se dévident pas

Si elles intriguent les promeneurs du bord de mer, les ægagropiles suscitent aussi des interrogations chez les scientifiques. Des chercheurs de l’IRPHE, du Laboratoire de Physique statistique de l'ENS et du Laboratoire de physique de l’ENS de Lyon se sont penchés sur la formation de ces pelotes de fibres végétales, un processus qui façonne des matériaux plus résistants qu’il n’y paraît. Ces travaux sont publiés dans la revue PNAS.

Leurs travaux révèlent que les pelotes sont façonnées en plusieurs phases. Lors de l’agglomération, des fibres détachées de la plante se regroupent en paquets lâches et désordonnés. Ceux-ci se compactent ensuite sous l’effet des vagues et des courants, qui les font rouler et retomber sur le fond marin. Ce mécanisme est confirmé par la tomographie qui révèle une structure interne avec une densité croissante du cœur de la pelote vers la périphérie. Cette caractéristique se retrouve dans d’autres situations de compaction d’un objet élastique, par exemple une feuille de papier froissée. Enfin, les déformations appliquées à la boule sont en partie irréversibles. L’effet combiné de l’élasticité et du frottement des fibres permet en effet aux pelotes de garder leur cohésion malgré l’absence de paroi pour les maintenir comprimées. La compréhension de la structure et des propriétés mécaniques de ces amas naturels de fibres ouvre des perspectives pour la conception de matériaux à la fois légers et résistants.

Contact chercheurs :
Sébastien Moulinet – LPS
Gautier Verhille - IRPHE